Question:
Savez vous reconnaître la petite musique de la propagande de guerre quand elle est jouée?
?
2013-09-09 01:42:48 UTC
Les cinq principes de propagande de guerre qui seraient systématiquement utilisés :

1 Occulter le contexte historique ou géographique nécessaire à la compréhension des enjeux, afin d'imposer une version biaisée ou tronquée. Ainsi, le conflit en Irlande est présenté comme une guerre de religion et non comme une guerre coloniale britannique.

2 Occulter les intérêts économiques des grosses multinationales et des gouvernements sous une présentation noble et désintéressée (arrêter une menace terroriste, imposer la paix, etc.). Ainsi, la nationalisation du pétrole venezuelien et sa soustraction de facto aux appétits des multinationales occidentales seraient les véritables « crimes » de Chavez aux yeux de l'Occident.

3 Diaboliser l'adversaire pour faire peur aux gens et court-circuiter leur réflexion. La diabolisation qui a suivi le 11 septembre 2001 en est un exemple (terrorisme islamique et choc des civilisations).

4 Attaquer le dirigeant et non son peuple (parfois même, pour défendre celui-ci contre son dirigeant, comme Saddam Hussein en Irak). Mais ce sont souvent ces mêmes peuples qui font les frais de la guerre (les fameux « dommages collatéraux »).

5 Monopoliser l'information et éviter tout véritable débat, les médias devant être contrôlés pour ne pas laisser les autres points de vue s'exprimer."


Michel Collon
Six réponses:
Manu
2013-09-09 02:19:29 UTC
Une guerre qui se prépare est maintenant toujours précédée et accompagnée d'une guerre des propagandes.



C'est pourquoi il est important de distinguer les faits établis, les faits évidents mais pas établis, les annonces qu'on ne peut soi-même vérifier (et il faut alors se demander qui a intérêt à faire circuler cette "information").



Pour la Syrie et les éventuelles frappes, nous avons comme faits établis :

- Une guerre qui dure depuis 28 mois et qui a fait un paquet de morts (110.000 est un chiffre retenu comme réaliste mais ce n'est pas un fait établi).

- Un pays qui est un des très rares à ne pas avoir signé le traité international interdisant la production et la détention d'armes chimiques, par contre il est signataire comme tous les pays du globe du traité interdisant son utilisation.

- Une armée régulière qui se bat contre des rebelles de la Coordination Nationale Syrienne et à son armée l'Armée Syrienne Libre (ASL)

- Une armée régulière qui se bat contre des rebelles jihadistes

- Des rebelles de l'ASL qui se battent contre des des rebelles jihadistes

- Des rebelles kurdes qui se battent contre l'armée régulière

- Des rebelles kurdes qui se battent contre des rebelles jihadistes

(Bref, 4 camps avec tous les affrontements armés possibles deux à deux sauf celui des kurdes contre l'ASL).

- Une attaque chimique d'ampleur le 21 août sur une zone où la population est favorable aux rebelles de l'ASL

- Des pays qui financent les rebelles de l'ASL et d'autres qui financent les rebelles jihadistes (plus un qui finance les deux)

- Une dernière tête de pont de la Russie au Moyen-Orient (importance stratégique vitale pour la Russie)

- Une dernière tête de pont de la Russie en Méditerranée (importance stratégique vitale pour la Russie)

- Une tension entre chiites et sunnites (importance stratégique contradictoire pour l'Iran et l'Arabie Saoudite)



Ça se sont les fait établis, ceux que personne ne peut mettre en doute.



Qui a donné l'ordre de l'utilisation des armes chimiques et dans quel but ?... Ça semble évident mais ce n'est pas un fait établi.

Quelles seraient les conséquences d'une frappe ? On ne peut que supputer.

Quelles seraient les conséquences d'une absence de réaction militaire ? On ne peut que supputer.

Quelle réaction est la plus favorable pour amener les divers partis à s'entendre pour mettre un terme à la guerre ? On ne peut supputer.



Ce qui est évident à l'étude des seuls faits établis, c'est que la Russie est la clef de voûte de toute solution politique au conflit.

En l'absence de garanties pour la Russie qu'elle maintiendra son implantation à la fois au Moyen-Orient et en Méditerranée, elle refusera de lâcher sa véritable garantie qu'est Assad et continuera à l'armer pour que la solution au conflit se trouve dans l'anéantissement des rébellions.

Or les engagements et belles paroles ne suffiront pas pour garantir ça à la Russie : Après s'être fait berner dans l'affaire Libyenne, Poutine ne va pas se contenter de garanties qu'il ne maîtrise pas lui-même.

Et après cette humiliation libyenne, ses "satellites" ne lui font pas toute confiance pour la sécurité qu'il prétend leur apporter, et il a besoin de prendre sa revanche contre l'occident pour montrer au Kazakhstan, à la Kirghizie et autres que le fait d'être dans le bloc russe, c'est être dans un ensemble qui ne cède pas.

C'est peut-être con, mais c'est la seule issue politique possible à la guerre en Syrie : s'humilier devant Poutine.

Il faut donc confier par l'ONU à Poutine le rôle de "pacificateur" de la Syrie, lui demander d'accepter (!) le rôle de leader de la solution politique qu'il a les moyens d'imposer et dont il peut obtenir le mandat de l'ONU... pour peu que les occidentaux acceptent une telle humiliation.



Bien au delà de la question des frappes ou non, il faut ouvrir les yeux : Le règlement du conflit syrien ne peut s'obtenir que par un anéantissement des rébellions (donc des massacres généralisés) ou une solution politique dont Poutine serait l'architecte.



Le frappes ne peuvent servir qu'à donner un avertissement crédible pour retarder la solution des massacres de grande échelle, mais un jour ou l'autre l'occident devra s'incliner devant Poutine ou constater le massacre...

Quoi qu'il arrive Poutine aura obtenu ce qu'il cherche : Montrer qu'il défend ses dictatures inféodées.
2013-09-09 08:51:32 UTC
tout cela est connu et très exact, mais ne s'applique pas forcément pour la Syrie:



1- personne n'occulte le contexte historique, c'est même grâce (ou à cause de celui-ci) qu'on laisse pourrir la situation depuis si longtemps ...



2- c'est vrai qu'ils sont occultés, comme à chaque fois, mais si on en parle clairement n'oublions pas de parler des enjeux économiques de "l'autre camp", les russes et chinois en l'occurence, qui sont bien plus grands ...



3- c'est de "bonne guerre", la diabolisation des occidentaux, et des USA en particulier, est au moins aussi grande dans ces pays, y compris dans cette rubrique, suivez moi regard ... lol



4- c'est tout à fait vrai, ce sera toujours le "peuple" qui en fera les frais, mais il les fait déjà depuis plus de 2 ans, il n'y aura pas de "bonne" solution désormais ...



5- Faux et archi faux, on entend beaucoup plus les opposants en France, les débats font la une de presque toutes les chaines en ce moment (je parle pas des JT), les sondages prouvant que la majorité des français sont contre foisonnent, idem aux USA ou au Royaume Uni ... dire que le débat est monopolisé par les gouvernements serait mensonger !

du moins en occident, parce que les contestataires russes et chinois, on les entend pas du tout, c'est vrai .... (comment ça ils sont morts ?? lol)
Jamydefix
2013-09-09 11:32:15 UTC
On peut même voir Dassault se fendre la gueule à 11.40mn de ce lien, en disant qu'il n'a jamais entendu parler des armes à l'uranium appauvri, alors qu'il est en train d'en vendre:

http://www.dailymotion.com/video/xil6u1_un-scandale-etouffe-les-armes-a-l-uranium-appauvri-2sur5_news

Je site Dassault:

L'uranium appauvri... "connais pas"

c'est pas nucléaire quand même...

Ça ce saurait...

Comme quoi c'est très rigolo d'irradier des populations et détruire leur ADN pour des milliers d'années...

Mais faut dire qu'on le voit là vendre ses armes au fameux multi-miliardaire cheikh Mohammed ben

Rachid Al Maktoum est un mec bien:

http://www.dubai-immobilier.biz/cheikh-mohammed-ben-rashid-al-maktoum

Afin d'améliorer son anglais il s'est rendu avec son cousin "cheikh Mohammed ben Khalifa Al Maktoum, en août 1966, à l'école de langues de Cambridge, en Angleterre.

Puis il a rejoint la Faculté de l'armée britannique à Aldershot pour terminer sa formation militaire.

A son retour aux Emirats Arabes Unis, en 1970, il est nommé président de la police et de la sécurité publique à Dubaï.etc etc...
Powell
2013-09-09 09:40:36 UTC
Tic, tac, tic, tac... L'Ohio est actuellement le centre du monde...
Sofrenchy Chapelier
2013-09-09 09:09:01 UTC
6. Aller faire le cake à Oradour sur Glane soi disant pour se souvenir mais surtout pour faire de la pub à sa guerre de merde

7. Ignorer et contraindre une majorité de français censés qui sont contre.
Bob D
2013-09-09 08:55:12 UTC
Je suis assez d'accord. Mais il y a des contre exemples. le plus criant est les Balkans où l'Europe fut à la traine des Etats Unis. des intérêts, il doit bien y en avoir, mais à part diminuer (et énerver) les Russes, je ne vois pas.



Pour la Syrie, le contexte est particulier, car on s'approche de plus en plus de la Russie et de l'Iran. La guerre n'est pas à l'ordre du jour, mais comme pour les Balkans, il s'agit de bombardement "ciblé" et pas d'un débarquement comme en Irak. De plus, la guerre est déjà présente en Syrie, contrairement à l'Irak


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